INTRODUCTION AU PROJET DE GUENIZA DU DIMANCHE 26 MARS 2023

INTRODUCTION AU PROJET DE GUENIZA DU DIMANCHE 26 MARS 2023

Durant ces quelques semaines nous vous enverrons les lois de la Gueniza afin d’être prêt pour le dimanche 26 mars 2023 où on organisera la collecte de la Gueniza BH

La démocratisation des moyens d’imprimerie a entraîné ces dernières années une augmentation, sans précédent, des parutions à caractère religieux sous les formes les plus variées :périodiques, fascicules, bulletins, livres, etc…

Ce regain de production est certes positif. Mais, parallèlement à cette prolifération de textes sacrés, se pose le problème de leur traitement. En effet, après utilisation, ce papier ne peut être jeté ou recyclé, mais doit être considéré avec égards.

La notion de respect est fondamentale dans le judaïsme. Respect d’autrui en général, respect des parents et du conjoint en particulier. Respect de l’homme, de l’animal, de la nature. Toutes les formes d’affection et de considération, trouvent leur place dans un comportement défini par la Thora.

En fait, à travers elles, c’est la marque d’un profond respect à D… Lui-même que l’on retrouve. Honorer l’homme créé à son image, respecter l’environnement preuve de son existence, c’est rendre un sublime hommage, vibrant et enthousiaste, à Celui qui se trouve à l’origine de tout, à Celui qui est Tout.

Or, s’il existe parmi les objets qui nous sont familiers certains particulièrement dignes de considération, ce sont les objets saints : livres de prières ou de Thora, téfilines et mézouzot, ainsi que leurs accessoires. Cette déférence envers les obiets sacrés se manifeste à deux niveaux :

au moment de l’utilisation de ces obiets : en veillant à ne pas les abîmer et à ne pas les utiliser de manière dégradante;
au moment où ils ne sont plus utilisables : en veillant à ne pas les jeter comme un vulgaire objet, mais à les enterrer décem-ment.
Le respect que l’on doit aux objets sacrés, et particulièrement aux livres saints d’étude et de prière, s’exprime par le fait de ne pas les poser à l’envers et de ne poser aucun autre objet dessus etc…

Ainsi Rav Yaakov-Israël Kanievski, auteur du Quehilot Yaacov, lorsqu’il retirait de la bibliothèque un livre et s’apercevait que ce n’était pas celui qu’il recherchait, veillait à ne pas le remettre à sa place sans y avoir un peu étudié. Il est évident qu’un tel acte ne visait pas le “respect” de ce livre en soi, objet inerte et insensible, mais prétendait exprimer l’égard dû à ce que ce livre représentait à savoir la Thora donnée par D… au peuple d’Israël.

Toutes les formes d’attention, de considération, envers ce qui rappelle de près ou de loin la Thora, sont révélatrices de l’importance qu’elle occupe dans notre vie. Y prêter attention c’est manifester son attachement à D..

Pourtant, ces objets ou livres méritent le respect, non seulement lorsqu’ils sont utilisables, mais aussi lorsqu’ils sont usés et doivent être remplacés. Ils ne peuvent être jetés sans précau-tion. Ils doivent être enterrés avec dignité.

Cet égard, dû à tout ce qui est saint, est protecteur pour la communauté car il est bien connu que D… se comporte vis-à-vis de l’homme de la même manière que ce dernier agit. Si l’homme est précautionneux et n’est pas négligent envers ce qui représente le plus D… et sa Thora, D… également, en retour, aura des égards vis-à-vis d’Israël et l’épargnera de tout malheur.

Ainsi, ces enterrements ne sont pas tristes. Au contraire ils sont le témoignage de la vitalité religieuse et spirituelle d’Israël. Des livres saints usés par l’utilisation, et qui sont remplacés par d’autres, proclament haut et fort leur complicité intime avec ceux qui y ont étudié.

C’est donc à la fois un moment d’encouragement et d’heureuse émotion que celui d’enterrer ces livres jaunis et chargés d’une longue et belle histoire d’amour entre le peuple du Livre et son Créateur. Il suffit d’un peu de bonne volonté à chacun pour trouver la guéniza la plus proche et pour y déposer des objets sacrés qui ne sont plus utilisables.

Agir de la sorte, c’est manifester et prouver que notre crainte de D…, et notre respect à son égard, ne sont pas seulement une devise dont nous sommes fiers, mais également un fondement sacré qui s’exprime dans la vie de tous les jours pour notre plus grand bonheur.

La Guéniza הגניזה

Le mot guéniza vient de la racine à qui signifie enfouir, cacher. C’est effectivement l’endroit où l’on enterre, où l’on dépose, tous les écrits et objets saints n’ayant plus d’utilisation.

Obligation de la Guéniza. חיוב הגניזה

Tout objet empreint d’un caractère de sainteté, et qui n’est plus utilisable, se doit d’après la halakha d’être placé dans la guéniza.

Il est interdit d’abandonner l’objet en quelqu’endroit que ce soit ce qui entraînerait une détérioration de celui-ci, ce serait le traiter avec mépris.

Celui dont l’attitude provoque la dégradation d’un objet saint transgresse un interdit de la Thora comme dit le verset (Dévarim 12, v. 3 et 4) : « Tu détruiras le nom (des idoles) … et ne faites pas ainsi à l’Eternel votre D. ». Si cet objet ou écrit contient un des noms saints de D. Dans le cas contraire l’interdit est d’ordre rabbinique. Il est interdit de brûler ces objets même dans l’intention louable d’éviter qu’ils ne se détériorent.

Objets exigeant la gueniza חפצים שטעונים גניזה

II est rapporté dans le traité de Méguila 26b : « Tout support d’une mitzva ne nécessite pas d’être enfoui, mais tout support d’une kédoucha doit être enfoui. »

Support d’une mitzva תשמיש מצוה

Tout objet qui sert à accomplir une mitzva, comme par

exemple une soucca, un loulav, un chofar, des tsitsiots ceux-là n’exigent pas de guéniza, mais il sera interdit de les traiter avec mépris. Certains disent que celui qui les place à la guéniza est digne de bénédiction.

Kédoucha קדושה

Objet saint de par sa nature.

Tout écrit saint sur parchemin ou imprimé.

Support d’une kédoucha תשמיש קדושה

Tout objet qui sert au support d’un objet saint (et qui touche à cet objet) comme par exemple, les couvertures de Séfer Thora, téfilines, ou les mézouzot doit être enfoui. Si l’objet est fait pour l’embellissement et l’honneur de la kédoucha, qu’il n’est pas en contact direct avec l’objet saint (kédoucha), mais seulement posé sur la kédoucha, même s’il y a un autre objet entre, sera considéré comme support d’une kédoucha, (par exemple les Rimonime du Séfer Thora).

Support d’un support d’une kédoucha תשמיש תשמיש דקדושה

C’est-à-dire l’obiet qui sert à l’objet – support de kédoucha – ne nécessite aucunement la guéniza d’après tous les avis.

Ex : l’écrin dans lequel on range le Yad du Séfer Thora.

Source:Hevra kadicha metaharim

R.Abdellak Malkiel