Règles relatives au jour du 9 Av

Règles relatives au jour du 9 Av

Le jour de Tich’a Be-Av (le jeûne du 9 Av), 5 interdits sont en vigueur:
Manger et boire; Se laver; S’enduire (le corps avec de l’huile ou de la crème corporelle) ; Porter des chaussures en cuir ; Pratiquer l’intimité conjugale
De même, il est interdit d’étudier la Torah, puisque les paroles de la Torah réjouissent le cœur. Il n’est autorisé d’étudier ce jour-là que le livre de Iyov (Job), ou les prophéties de la destruction du Beit Ha-Mikdach dans le livre de Irmiya (Jérémie), ou les Midrachim relatifs à la destruction du Beit Ha-Mikdach, ou les Halah’ot relatives au deuil. Il est également permis d’étudier les livres de Moussar (étique et morale juive) qui ont pour vocation de motiver l’homme à faire Techouva et à améliorer ses actes.

La veille du 9 Av, nous devons arrêter de manger un peu avant la Chki’a (le coucher du soleil). Les 5 restrictions entrent en vigueur à partir de la Chki’a.

Il est interdit de se laver le jour du 9 Av, à l’eau chaude comme à l’eau froide, aussi bien la totalité du corps que des parties. Il est même interdit de tremper son doigt dans l’eau.

Par conséquent, le matin du 9 Av, on procède à la Netilat Yadaïm (l’ablution des mains) en lavant uniquement les doigts jusqu’aux deuxièmes phalanges (c’est-à-dire, jusqu’à la jonction entre les doigts et la paume de la main), 3 fois alternées, comme l’usage habituel, et on récite la Berah’a de ‘Al Netilat Yadaïm.
C’est ainsi qu’il faut également procéder lorsqu’on sort des toilettes, pendant le 9 Av.

On ne se lave pas le visage le jour de Tich’a Be-Av.
Le matin, après avoir procédé à la Netilat Yadaïm, on passe les mains encore humides sur les yeux.
S’il y a de l’humeur ou toute autre saleté sur l’œil, il est permis de nettoyer l’endroit sale.
Une personne très pointilleuse sur sa propreté, qui ne peut pas supporter de ne pas se laver le visage le matin, est autorisée à se laver le visage le matin du 9 Av.

Une nouvelle mariée, qui se trouve dans les 30 jours de son mariage, est autorisée à se laver le visage avec de l’eau le matin du 9 Av, afin de ne pas déplaire à son mari.

Dans les Halah’ot relatives au jeûne du 17 Tamouz, nous avons mentionné le cas d’une personne qui souffre particulièrement de la privation de se laver les dents le matin d’un jeûne, et nous avons établie qu’il lui était autorisé de se laver les dents, à la condition de veiller à ne pas avaler la moindre goûte d’eau, et aussi à ne pas introduire dans la bouche une quantité de 1 Révi’it d’eau (8.1 cl) en une seule fois.
Mais, cette autorisation exceptionnelle n’est pas valable pour le 9 Av.
Cependant, si une personne souffre énormément de ne pas se laver les dents, ou bien que le fait de ne pas se laver les dents lui provoque une très mauvaise haleine, cette personne peut s’autoriser à se laver les dents en respectant les 2 conditions que nous avons déjà mentionnées (ne rien avaler, mettre moins d’1 Révi’it d’eau en une seule fois dans la bouche), et en ajoutant une 3ème condition: pencher la bouche vers le bas.

Il n’est pas possible de s’étendre sur l’explication de chaque Din dans le cadre de cette rubrique.

Le 9 Av qui tombe un Samedi soir – Les vêtements pour le 9 Av

Il est expliqué dans une Béraïta du traité Ta’anit (30a) que nos maitres ont décrété 5 privations le jour du 9 Av, qui sont: Manger et boire; se laver; s’enduire (dans le passé, ils s’enduisaient le corps avec de l’huile ou autre); porter des chaussures en cuir; pratiquer l’intimité conjugale.

Nos maitres enseignent (Ta’anit 30b):

Celui qui prend le deuil de Jérusalem, mérite de voir sa réjouissance. Celui qui ne prend pas le deuil de Jérusalem, ne voit pas réjouissance.

L’entrée en vigueur des 5 privations
La veille du 9 Av, immédiatement au coucher du soleil (la Chki’a), entrent en vigueur les 5 interdictions dont nous avons parlé plus haut. C’est pourquoi il faudrait retirer les chaussures de cuir dès le coucher du soleil (il est toutefois permis de chausser des chaussures qui ne sont pas en cuir).

Cependant, lorsque le jeûne du 9 Av tombe un samedi soir – comme cette année 5782 – il ne faut pas retirer les chaussures en cuir tout de suite au coucher du soleil, par respect vis-à-vis du Chabbat, il faut rester avec les chaussures en cuir jusqu’après la sortie des étoiles. A ce moment précis, on prononce la phrase « Barouh’ Hamavdil Ben Kodech Léh’ol », on retire les chaussures en cuir et on revêt les vêtements de semaine pour se rendre à la synagogue afin de prier ‘Arvit et lire les Livre de Eh’a et les Kinot (les Lamentations). 

En raison de tout ce qui vient d’être expliqué, notre maitre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l écrit qu’il est souhaitable d’annoncer dans les synagogues et de faire savoir au public que l’office d‘Arvit du samedi soir où tombe le 9 Av, ne commencera pas immédiatement à la sortie des étoiles afin de laisser la possibilité à l’assemblé de changer les vêtements de Chabbat contre ceux de la semaine, de retirer les chaussures de cuir qu’ils portent aux pieds, et venir à la synagogue avec les vêtements de semaine permis le jour du 9 Av. 

Les vêtements pour le 9 Av
De même que tous les ans il est interdit de porter des vêtements propres durant la semaine dans laquelle tombe le 9 Av (« Chavoua’ Che’hal Bo », qui n’existe pas cette année 5782), ainsi – et à fortiori – il est interdit de porter des vêtements propres le jour du 9 Av.
Par conséquent, quelqu’un pour qui il est difficile de garder la chemise de Chabbat durant le 9 Av, devra s’en soucier à l’avance et préparer des vêtements qu’il portera le jour du 9 Av, en les portant (même aujourd’hui) durant ½ heure environ, et ensuite il les gardera pour le jour du 9 Av. Il pourra ainsi les porter immédiatement après la sortie de Chabbat, avant l’office de ‘Arvit du soir du 9 Av.

Source:halachayomit 

R.Abdellak Malkiel