Lois relatives à la Bérah’a du Gomel

Lois relatives à la Bérah’a du Gomel

Nos sages ont instauré que toute personne qui vit un événement dangereux se doit de remercier Hachem en récitant une Bérah’a devant 10 personnes comme nous allons l’expliquer.

Dans la Guémara, traité de Bérah’ott page 54 au recto, rabbi Yéhouda dit au nom de Rav, 4 personnes se doivent de remercier Hachem ( réciter la Bérah’a du Gomel) celui qui descend en mer et y remonte, celui qui traverse le désert et arrive en agglomération, celui qui était malade et a guéri et celui qui était en prison et en est sorti. Et un signe a été donné pour se souvenir de ces 4 cas à partir du verset “Véh’ol Ha-HAYM Yodouh’a Séla” (et tous les vivants te remercieront) car le mot Ha-Haym est l’abréviation de H’avouch(emprisonné), Yam( la mer),Yissourim (les souffrances, le malade) et Midbar (le desert).

La Guémara continue et demande quelle Bérah’a doivent ces 4 personnes réciter? Barouh’ Ata ADO-NA-Y Eloheinou Méleh’ Ha-‘Olam Ha-Gomel Léh’ayavim Tovott Chégémalani Kol Touv.

La bérah’a du Gomel doit-être récitée en présence de 10 personnes dont 2 sages comme il est dit dans le verset “ et il sera loué dans le Kahal et en présence de sages, or le terme Kahal représente la présence de 10 personnes au minimum et le mot sages au pluriel signifie au minimum 2 sages, et s’il n’y a pas de sages sur place on ne s’abstiendra pas de réciter la Bérah’a, car cette règle est seulement à priori. Cependant on ne pourra pas réciter le Gomel sans un Minyann, comme tranche Marann dans le Choulh’ann ‘Arouh’ et dans ce cas il est bon de réciter le Gomel sans prononcer le nom d’Hachem comme ceci “Barouh’ Ha-Gomel Léh’ayavim Tovott etc.”

Il est bon de dire les versets suivants avant la bérah’a du Gomel “Odé Hachem Béh’ol Lévav Béssodd Yécharim Vé’éda, Yodou La Hachem H’assdo Vénifléotav Livnei Adam” et l’assemblée répond “Tsour Acher Gémaleh’a Kol Touv Yigmolh’a Kol Touv Séla Vaedd”

Le Gomel pour une personne malade

Question: Une personne qui a attrapé la grippe, mais sous une forme légère sans avoir été véritablement en danger, qui a été seulement malade au point de s’aliter, doit-elle réciter la bénédiction du Gomel ?
Quelle est la règle si la personne a contracté une maladie quelconque sans ressentir de symptômes ?

Réponse : Dans la précédente HALAKHA , nous avons parlé de façon générale des lois du Gomel, et nous avons dit qu’elle se récite seulement dans les 4 cas cités dans le Talmud qui sont, celui qui voyage en mer, celui qui traverse le désert, celui qui était malade et a guéri et celui qui sort de prison.
Un mot symbole fait allusion à ces 4 situations :
Le mot חיים (‘Haïm), car les 4 lettres de ce mot sont les initiales de chacune de ces 4 situations :
ח – (‘Het) חבוש (‘Havouch) le prisonnier
י – (Youd) ים (Yam) la mer
י – (Youd) יסורין (Yissourin) les épreuves (le malade)
מ – (Mem) מדבר (Midbar) le désert (le voyageur)

Le malade qui a guéri

Au sujet du malade qui a guéri, le RAMBAN nous enseigne dans son ouvrage Torat Ha-Adam à propos du Gomel pour celui qui était malade, qu’il ne s’agit pas seulement d’une maladie qui met la personne en péril, mais toute maladie qui fait que la personne soit alitée, engendre l’obligation de réciter le Gomel, car comme nos sages nous l’enseignent, toute personne qui est alitée ressemble à celui qui monte à la potence pour être jugé et qui a besoin de bons avocats pour redescendre, et pour le malade il en est de même, Hachem lui a trouvé de bons avocats pour lui sauver la vie, et ces avocats ne sont nul autre que la Thora et les Mitsvott que cette personne a accomplie.

C’est aussi l’avis du RACHBA dans une réponse Halachique, et d’encore beaucoup de nos maîtres les décisionnaires médiévaux.
Le Méiri apporte l’avis des autres qui sont d’avis que cette Bérah’a a été instaurée seulement pour un malade qui était en danger, il termine en disant qu’il n’est pas du même avis, et dès lors où la personne est alitée à cause de la maladie, elle doit réciter le Gomel du fait qu’elle est comme celui qui monte à la potence.
Sur le plan pratique, le Choulh’ann ‘Arouh’ tranche chapitre 219 parag 8 que toute maladie qui cause à la personne d’être alitée, nécessite la Bérah’a du Gomel à la personne malade comme celui qui monte à la potence.
Tel est l’usage des Séfaradim.

Le Rama dans ses annotations, écrit « il y en a qui sont d’avis que c’est seulement pour un malade qui était en danger que l’on récite le Gomel et c’est ainsi qu’est la coutume des Achkénazim ».
Cependant même d’après la coutume Achkénaze, il existe un avis qui dit de réciter le Gomel même pour une maladie sans danger tant que la personne était alitée.


Par conséquent, concernant notre question, si quelqu’un a été victime du Corona de sorte qu’il fut obligé d’être alité, il doit réciter le Gomel dès sa guérison en présence d’un Minyan (10 hommes).
Mais s’il était seulement positif au test, en n’ayant aucun symptôme, il n’est pas autorisé à réciter cette bénédiction, car nos maitres n’ont pas instauré cette bénédiction pour ce genre de situation.
Cependant, il est toujours bon de glorifier Hachem en disant des psaumes de Téhilim ou autre, mais pas avec une véritable de bénédiction dans ce cas.

Source: halachayomit

R.Abdellak Malkiel